Yama no Anata
at Fondation Calouste Gulbenkian de Paris
Délégation en France
Trois Fois Rien (English above)
Date
24 Nov 2012
Samedi, 09h
Localisation
Salle d’expositions
39 Boulevard de la Tour Maubourg, Paris
24 Nov 2012
Samedi, 09h
Localisation
Salle d’expositions
39 Boulevard de la Tour Maubourg, Paris
Artistes
Projets de Zoé Chantre, Aya Koretzky et Eléonore Saintagnan
Commissaire
António Contador
S’étalant sur trois moments, Trois Fois Rien propose de découvrir à chaque fois, trois artistes – vivants ou pas – dont la pratique fait aisément cohabiter un, deux voir trois médiums comme autant de façons de faire voir et de dissimuler.
Ruralité. Aspérité. Intimité. Puis, lenteur, simplicité et être à l’écoute. Tels sont les traits communs aux trois univers artistiques de Zoé Chantre, Aya Koretzky et Eléonore Saintagnan réunis pour cette première exposition de Trois Fois Rien.
On a beau chercher, on ne trouve pas. Il n’y a manifestement rien à attendre des œuvres de Zoé Chantre (1981, Tulle), Aya Koretzky (1983, Tokyo) et Eléonore Saintagnan (1979, Paris) ; elles ne viennent pas résoudre nos mystères ni nos questions de fond. Leurs démarches consistent plutôt à aller à l’encontre de gens proches ou lointains par le biais d’une approche qui recèle une gratuité et une humilité propres à ceux qui vont vers les autres sans anticiper les réponses et en sachant être à l’écoute délicatement. Cette façon lente et sans attente de poser le regard fait preuve d’une honnêteté qui se dégage naturellement et sous laquelle on devine un souci d’égalité et un soupçon de complicité avec les choses les plus simples et les sujets portraiturés.
Dans leurs œuvres, pas d’accidents, de sursauts, d’imprévisibilité, d’à-coups glorifiant une « mise-en-personnage » vidant de leur solitude et et de leur individualité celles et ceux qui se prêtent à leur regard. Les corps, les visages, les gestes, les paysages, les forêts, les arbres, sont ceux ordinaires. Ils nous sont donnés tels quels : dans leur répétitions même, dans leur quotidienneté sans cesse changeante et par conséquent inapprivoisable. Quotidienneté dévoilée non pas comme un territoire de l’imprévisible où tout ce qui est se transforme, mais comme un territoire où la répétition des gestes et des postures, des expressions langagières, des saisons et des cycles de la nature ne mène, au bout du compte, à rien. Et c’est déjà beaucoup.
António Contador
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Trois Fois Rien
When
24 Nov 2012
Saturday, 09pm
Location
Salle d’expositions
39 Boulevard de la Tour Maubourg, Paris
Artists
Projects by Zoé Chantre, Aya Koretzky, and Eléonore Saintagnan
Curator
António Contador
Spanning three moments, Trois Fois Rien invites you to discover three artists each time – living or not – whose practices easily blend one, two, or even three mediums as ways of showing and concealing.
Rurality. Harshness. Intimacy. Then, slowness, simplicity, and being attentive. These are the common traits of the three artistic universes of Zoé Chantre, Aya Koretzky, and Eléonore Saintagnan, brought together for this first Trois Fois Rien exhibition.
No matter how hard you look, you won’t find it. There is clearly nothing to expect from the works of Zoé Chantre (1981, Tulle), Aya Koretzky (1983, Tokyo), and Eléonore Saintagnan (1979, Paris); they do not come to solve our mysteries or our profound questions. Their approaches are rather about engaging with people, near or far, through a method that contains a sense of gratuitousness and humility typical of those who approach others without anticipating answers and knowing how to listen delicately. This slow and unexpectant way of gazing shows an honesty that naturally emerges, beneath which lies a concern for equality and a hint of complicity with the simplest things and the subjects portrayed.
In their works, there are no accidents, shocks, unpredictability, or sudden movements glorifying a “characterization” that empties the solitude and individuality of those who submit to the gaze. The bodies, faces, gestures, landscapes, forests, trees, are ordinary. They are given to us as they are: in their very repetitions, in their ever-changing everydayness, which is consequently untamable. This everydayness is not revealed as a territory of unpredictability where everything transforms, but as a territory where the repetition of gestures, postures, linguistic expressions, seasons, and cycles of nature ultimately lead to nothing. And that is already quite a lot.
António Contador